A une certaine époque et durant très longtemps, la religion a eu sur nos vies un très grand pouvoir. Elle régissait nos choix, nos gestes, nos pensées, nos jours et même nos nuits. La retenue en tout était de mise.
Le péché, tel « Big Brother », nous guettait au tournant et les peines pour s’en laver abondaient.
Avec le temps, nous avons réussi à nous sortir de sa forte emprise pour la reléguer au chapitre des croyances personnelles, ce qu’elle doit être en réalité. Et c’est très bien ainsi. Nous avons notre libre arbitre et sommes capables de nos propres choix.
Cependant, il m’apparaît que les êtres que nous sommes avons besoin de nous soumettre à une quelconque puissance. Parce que bien que la religion ne dicte plus aujourd’hui nos pensées et nos gestes, l’économie (la consommation) a pris sa place.
On peut certainement faire un parallèle entre le pouvoir (voire la domination) qu’avait autrefois l’Église sur le peuple et celui de l’Économie qui aujourd’hui régit nos vies.
De cette économie mondiale est né le plus grand empire n’ayant jamais existé, et son Empereur, Le-Sacro-Saint-Dollar, profitant de la même ubiquité que tout être Suprême fruit de notre imagination, engendre en nous une dévotion telle qu’elle tend parfois à l’asservissement.
Autrefois, on assistait à la messe le dimanche, parfois en semaine, on priait quotidiennement, surtout si le péché nous avait déshonoré et sali. L’année comptait les vêpres, le carême, les chemins de Croix, la Semaine Sainte, l’Avent, l’Épiphanie, la Pentecôte et quoi encore. De notre baptême à l’extrême-onction nos vies étaient pavées, de bonnes intentions je ne sais trop, mais de beaucoup de prières et de bondieuseries.
Aujourd’hui, on passe plusieurs heures par semaine au boulot, et pour plusieurs dans un emploi peu réjouissant, surtout si des dettes nous accablent. L’année compte Noël, la St-Valentin, Pâques, la fête des mères, des pères, les anniversaires et quoi encore. De notre naissance à notre fin de vie, nos vies sont pavées d’objets de toutes sortes, de dettes, d’obligations financières, d’essoufflement, de dépressions, de pilules.
Similitudes ? Mes propos semblent gros et seront sûrement perçus comme exagérés par certains. Cela reste mon opinion, et chacun y a droit je vous le rappelle.
S’il était impossible autrefois de vivre « en dehors » de l’Église, il en va de même aujourd’hui pour la Consommation. Il est fort difficile de rompre le joug qui nous retient dans ses filets. Parce que la Consommation est omniprésente.
Il faut une très grande motivation et force de caractère pour arriver à se soustraire de son emprise. Je crois que comme un bon vieux pendule, nous sommes passés d’une extrême à l’autre. C’est en remettant un peu de spiritualité dans nos vies, en retrouvant nos valeurs de base (respect, fraternité, solidarité, acceptation, bienveillance…) que nous pourrons aspirer à un certain équilibre.
Cet équilibre qui permet de réaliser que le bonheur et la joie de vivre ne se trouvent pas dans une nouvelle voiture, un joli chapeau ou le plus récent cellulaire. La joie de vivre se trouve dans le sourire d’un enfant, la caresse de l’être aimé, la bonne écoute d’un ami, l’aide qu’on offre et le partage avec autrui. Le bonheur est dans la simplicité, la simplicité volontaire.
Or en ce début d’année, je vous souhaite beaucoup de chaleur humaine, un esprit de partage, le respect des uns et des autres, l’entraide dans votre communauté et des jours remplis de petits moments de plénitude.