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Du COVID-19 à l’autosuffisance

Depuis le 14 mars dernier, le Premier ministre du Québec a décrété l’état d’urgence sanitaire à cause de l’évolution rapide de la COVID-19. Depuis ce moment, sans que la panique s’installe à outrance dans la province, la peur du manque de nourriture ou d’éléments essentiels, tel que le papier de toilette 😉 , est montée en flèche. C’est à ce moment qu’on peut se questionner sur le système en place : Est-ce que le système actuel est assez fort pour réussir à passer au travers de cette pandémie ? Est-ce qu’il peut arriver un bris du système? Est-ce que la chaîne d’approvisionnement peut être au ralenti ou même s’arrêter ? Et si la réponse à l’une ou l’autre de ces questions était OUI, à quel point êtes-vous dépendant du système ou à l’inverse autosuffisant ?

L’autosuffisance touche beaucoup d’aspects :

  1. Eau
  2. Nourriture (jardin, forêt nourricière, élevage, chasse, cueillette, conservation)
  3. Habitation
  4. Énergie (feu, électricité, géothermie, éolienne, solaire)
  5. Soins (se soigner avec les arbres (sylvothérapie) ou avec les plantes (phytothérapie))
  6. Compétences diverses (construction, réparation, couture, tricot, fabrication de produits corporels ou ménagers, etc.)
  7. Gestion des déchets (compost, toilette sèche)
  8. Et plus encore selon vos besoins spécifiques…

Semis de poivrons

Lorsqu’on l’on parle d’autosuffisance, un des points central est l’autonomie alimentaire. En cette période de quarantaine et d’incertitude liée à la COVID-19, peut-être que plus de québécois voudront faire un jardin cette année afin d’avoir des fruits et des légumes, non seulement des produits d’ici : aliments du Québec, mais de chez eux et produits avec amour.  Selon Madame Laverdière, une horticultrice qui est passée la semaine dernière en entrevue à l’émission de radio de Bernard Drainville, il n’est pas trop tard pour vous partir des semis et pour commencer à planifier votre petit ou votre grand potager.

Est-ce que la ville de Laval va permettre cette année les jardins en façade de maison ?  J’en serais ravie, car je suis en faveur de cette tendance qui s’accroît d’année en année. Je vote pour moins de gazon et plus de potagers en zone urbaine, comme le jardin extraordinaire qu’avait fait un couple de Drummondville.

Comment devenir autosuffisant au niveau de son jardin sans rien acheter d’une année à l’autre ?  Impossible de tout faire la première année. C’est mieux d’y aller un pas à la fois pour ne pas se décourager et apprendre à bien faire chacune des étapes correctement.

  1. Partir ses propres semis
    Je n’ai pas de terreau à semis. Pas grave ! Selon Madame Laverdière, il suffit de faire comme nos grand-mères qui allaient se chercher de la terre à l’entour chez eux et de la mettre sur une plaque à biscuit au four à 250 F durant 1 heure pour la stériliser. On peut partir des semis dans toutes sortes de contenants : des boîtes d’oeuf, des contenants de plastique de tailles variées, etc. Soyez imaginatif 🙂 Idéalement, vos semis sont sous un dôme transparent pour laisser passer la lumière et conserver la chaleur. Où positionner vos semis ? À l’endroit le plus ensoleillé chez vous, soit sur le bord d’une fenêtre ou d’une porte-patio du côté sud. Quoi partir comme semis et à quel moment ? Voici le lien vers le tableau du carnet horticole du Jardin botanique. À vous de voir qu’est-ce que vous voudriez partir selon vos goûts et la période de l’année où nous sommes rendus. Ok, c’est bien beau, mais je n’ai pas de semences… Vous mangez des légumes ou des fruits n’est-ce pas ? Avez-vous déjà vu des graines quelque part ? Dans un poivron ou une tomate par exemple ? Qu’arriverait-il si au lieu de mettre celles-ci au compost, vous en plantiez en terre ?  C’est le moment parfait pour faire vos expériences.
  2. Planter les semis et les semences dans le jardin
    Une fois que vos plants sont de bonnes tailles, il faut penser à les transférer dehors. Attention, pas d’un coup, car ils ne survivront probablement pas.  Il est idéal de leur faire une transition douce entre l’intérieur et l’extérieur, entre être à l’ombre et au soleil et entre être à l’abri du vent et en plein corridor de vent). Quand faire la mise en terre : des plants ou des semences ? Tout dépend du printemps (hâtif ou tardif) et des plants que vous désirez avoir. Normalement, le gros des plantations extérieures se situe à partir du début du mois de mai et va jusqu’à la mi-juin.
  3. Entretenir le jardin (enlever les mauvaises herbes, mettre des tuteurs (au besoin), arroser les plants, etc.)
    Il y a quelques trucs à savoir pour l’entretien du jardin pour ne pas trop dépenser en argent et en temps. Pour éviter d’arracher beaucoup de mauvaises, vous pouvez mettre des allées de gazon coupé. C’est un petit truc simple qui ne coûte rien si vous avez plein de gazon coupé à votre disposition. Sinon, par année, il a certains moments plus cruciaux que d’autres pour le désherbage. Au début de l’été, il est impératif de désherber rapidement, car vos pousses seront parfois enfouies sous les mauvaises herbes et vos légumes n’auront pas la lumière nécessaire pour poursuivre leur croissance. Par la suite,  il suffit de gratter la terre en surface pour arracher les mauvaises et aérer le sol qui s’est tapé avec la pluie de temps en temps. Plus l’été, va avancer et devenir de plus en plus chaud et moins les mauvaises herbes vont être envahissantes. Pour les tuteurs, ce n’est pas nécessaire d’aller en acheter. Il y a sûrement quelque chose que vous possédez déjà qui pourrait faire l’affaire. Pour attacher vos plants aux tuteurs, vous pouvez prendre de vieux bas de nylon percés, de la laine, de vieux vêtements que vous coupés en bande, etc. L’important est d’avoir quelque chose de doux qui n’abîmera pas vos plants. Finalement, pour ce qui est de l’arrosage, vous pouvez pour certain plant, tels que les tomates, mettre des récipients pour récupérer l’eau de pluie.  Par exemple, prenez une bouteille d’eau en plastique et découpez le fond. Placer le goulot de la bouteille au niveau des racines avant d’enterrer le plant et assurez-vous que la base de la bouteille dépasse du niveau de la terre et est assez à la verticale pour récolter l’eau de pluie.
  4. Récolter les semences des plants pour l’année prochaine
    Comment récolter des semences ? Il faut apprendre à connaître chacune des plantes. Certaines plantes donnent des graines à chaque année et pour d’autres, il faut attendre deux ans. C’est tout un art. Certaines semences sont très faciles à récolter. Par exemple, pour avoir des semences de poivron, vous prenez le plus beau et le plus goûteux de la saison et vous prenez ses graines à l’intérieur, vous les laisser sécher dans une assiette à l’air libre. Lorsque celles-ci sont complètement sèches, vous placez les graines dans un contenant hermétique (ex : en métal, en verre) à l’abri de la lumière et dans un endroit sec.  Toutefois, certaines semences demandent beaucoup plus d’étapes, mais il est essentiel d’apprendre celles-ci si vous voulez être en mesure de partir vos plants avec vos propres semences l’année suivante.

Si vous avez envie de partir un potager, n’hésitez pas à vous lancer, car c’est une aventure enrichissante, relaxante et gratifiante. Peut-être qu’un jour vous pourrez dire que grâce à votre jardin, vous être moins dépend du système au niveau alimentaire. Amusez-vous bien tous les jardiniers 2020 🙂

Maximisons nos récoltes

Avoir un jardin demande un certain investissement personnel principalement en effort et en temps : plantation, désherbage, arrosage, entretien du sol, récolte, etc. Après avoir mis autant de temps et d’énergie, il serait logique de maximiser nos récoltes pour en profiter plus longtemps en cuisinant et en conservant l’ensemble des plants, des légumes et des graines selon les possibilités offertes et nos ambitions (ex : être autosuffisant au niveau des semences) .

Malheureusement, depuis que je fais un jardin, on dirait que je ne me réserve jamais assez de temps pour pouvoir tout utiliser. Je compacte tellement mon horaire, que j’ai de la misère à défaire mon jardin. Donc, croyez-vous que j’ai le temps de faire de la cuisine encore et encore et de faire des conserves en masse…. J’en fais oui, mais pas en masse.  Il m’arrive même de me faire surprendre par le gel et le froid et de perdre une partie de mes récoltes. Bon, il est évident qu’il y a deux facettes à ce problème. Premièrement, je dois alléger mon horaire et arrêter de me laisser emporter par la tendance de notre société qui est d’être toujours occupée à 110 %. Donc, j’ai décidé de me transformer de fourmi à tortue. Ainsi, j’aurai plus de temps pour maximiser mes récoltes et pour profiter de la vie en vivant le moment présent. Si cela vous intéresse, je vous recommande de lire sur l’un ou l’autre des mouvements slow. Par exemple, le slowfood, le slow parenting, le slowlife, etc. Aussi, l’autre facette de cette problématique est en lien avec la planification. Et oui, la clef du succès est souvent en lien avec celle-ci. Comment mieux planifier la période des récoltes ?

Voici quelques pistes :

  • Cueillir davantage de légumes au fur et à mesure de l’été même si les légumes ne sont pas encore à leur taille maximale afin de ne pas tout avoir à manger ou à conserver à la fin de la période estivale.
  • Utiliser les épluchures et/ou les fanes de légumes pour faire des tartinades, du pesto, du bouillon de légumes, etc.
  • Faire des recettes avec les tomates qui n’ont pas eu le temps de mûrir comme par exemple des soupes, du ketchup, etc.
  • Congeler ou faire sécher des fines herbes (avant le mois d’octobre pour réduire le nombre de tâches à faire lors de la fermeture du jardin).
  • Récolter toutes les graines de fleurs et de légumes nécessaires pour partir les semis pour la prochaine saison dès que les semences sont à point.
  • Faire des conserves étalées sur plusieurs jours dès septembre (meilleure répartition du temps et de l’énergie pour ne pas surcharger les journées lors des dernières récoltes).
  • Utiliser au maximum un produit (ex : une citrouille décorée sans faire de trous pour l’Halloween sera ensuite mise en purée pour faire des tartes, des biscuits ou autres et les graines seront mangées comme collation grillées ou non).

Il y a toujours de la place pour l’amélioration. Je vais essayer de mieux planifier mes récoltes l’année prochaine afin d’utiliser au maximum l’ensemble des possibilités offertes par mes différents plants de fruits ou de légumes, car après avoir dépensé autant d’énergie, mieux vaut éviter le gaspillage et maximiser au MAX !

 

 

 

Bouclons la boucle !

D’une année à l’autre, j’aspire à devenir de plus en plus autosuffisante côté bouffe. L’objectif ultime serait de boucler la boucle. Mais comment ?

Magalie en train de récolter les patatesrécoltes de patates 2018conserves de betteraves 2018

  1. Avoir assez de semences* pour partir les plants l’année suivante
    Actuellement, je peux partir environ 25 % des plants
    pour l’année prochaine, car j’ai
    a. sélectionné les plus beaux fruits ou légumes à leur pleine maturité, j’ai retiré les graines et je les ai fait sécher à l’air libre : 
    – tomates (+ de 5 ans d’expérience au niveau de la récolte de ce type de semence)
    – poivrons (+ de 5 ans d’expérience)
    – piments forts (2 ans d’expérience)
    – zucchinis (0 année d’expérience)
    b. retiré les semences dans les fleurs séchées :
    – capucines (1 an d’expérience)
    – oeillets d’inde (1 an d’expérience)
    c. récolté le légume pour le replanter directement dans le sol :
    – patates (2 ans d’expérience)
    – ail (1 an d’expérience)

    * Si vous voulez récolter vous aussi vos semences de fruits et de légumes, le jardinier paresseux explique très bien le pourquoi du comment sur son blogue dans son article intitulé « Comment récolter les semences ».
  2. Avoir les récoltes adéquates pour les besoins de notre famille
    Tout d’abord, mon jardin n’a pas une assez grande superficie. Il faut environ 100 m2 par personne pour subvenir aux besoins alimentaires et mon jardin n’a que 19 m2 par personne. Aussi, l’année 2018 n’a pas été la plus productive, car j’ai pris davantage soin de ma bedaine que de mon jardin et que « Franky » la marmotte s’est servie plus que jamais de mon jardin comme de son garde-manger personnel. Donc, cette année, les tomates seulement étaient assez abondantes pour nos besoins alimentaires. Toutefois, nous sommes presque virés tomates malgré nos dons à nos familles, nos amis et nos voisins, car j’ai exagéré dans l’autre sens en mettant en terre tous les plants que j’avais partis en semis. Bref, je vais réviser mon plan l’année prochaine pour équilibrer davantage mes récoltes, pour éloigner la marmotte et pour prendre soin de mon jardin afin de favoriser une plus grande productivité.
  3. Être en mesure de faire assez de conserves pour l’année à venir
    Étant en pleine période d’adaptation dans mon nouveau rôle de maman, j’ai fait dans le minimaliste au niveau des conserves 2018, soit des conserves de betteraves uniquement. Toutefois, il me reste encore des conserves de 2016-2017 (ketchup aux fruits, tomates, relish). Dans le monde idéal, j’aurais juste le bon nombre de conserves pour subvenir aux besoins de ma famille jusqu’à la prochaine saison des récoltes. Aussi, j’aimerais éviter d’acheter des produits transformés. Donc, en 2019, j’aimerais faire plus de conserves diversifiées tout en améliorant les quantités réalisées (ex : moins de relish, plus de betteraves, sauces (nouveauté), etc.)
  4. Avoir accès à un système de partage pour pallier aux manques de semences ou de récoltes
    Connaissez-vous la plate-forme « Plantcatching » ? C’est un site à découvrir pour trouver des plantes, graines et bulbes, surplus de récoltes et matériaux de jardinage donnés par vos voisins jardiniers ou pour donner à votre tour des végétaux ou surplus de récoltes. C’est un outil fort intéressant pour favoriser la collaboration entre voisins. Bonne découverte !

Finalement, ce n’est pas cette année que je vais réussir à boucler la boucle, mais un pas à la fois, je vais tendre dans cette voie.