Lorsqu’on parle de la problématique environnementale, et on en parle de plus en plus abondamment, plusieurs pistes de solution sont suggérées (transports en commun, bannir le plastique, manger moins de viande, pratiquer le zéro déchet, etc…).
S’ajoute à cela « diminuer sa consommation ». Sa consommation en général. Voilà peut-être, au niveau individuel, un des volets les plus ardus, car cela résonne en nous comme une « PRIVATION ». On est tellement sollicités quotidiennement, partout où nous sommes et depuis des décennies, par des publicités qui nous font miroiter que là se trouve notre bonheur, qu’on a fini par y croire profondément.
Et c’est là que le bât blesse. On doit maintenant conditionner notre cerveau différemment, revenir aux valeurs de bases que sont les relations humaines, faire l’éloge de la lenteur (le lagom, le hygge ) et apprécier le temps qui file sans se soucier de nous.
Parce qu’en plus d’être mauvais pour la planète, la surconsommation a d’autres conséquences comme :
- Un flagrant manque de temps (parce qu’on travaille beaucoup pour se payer tous ces biens ou ces services)
- Un endettement croissant (évidemment !)
- Le stress bien sûr (et tout ce qui s’ensuit de maladies physiques et mentales)
Il faut être fait fort pour parvenir à se mettre en marge de cette autoroute de surconsommation sur laquelle on roule de plus en plus vite, mais cela est possible.
On doit d’abord décélérer un peu : c’est-à-dire commencer à réfléchir à ses dépenses. C’est ici que la question « En ai-je vraiment besoin ? » prend tout son sens.
C’est ici aussi que le petit ange et le petit démon dans notre tête se confrontent : « tu dois l’acheter », « mais non, ce n’est pas utile », « mais oui… », « mais non », etc.
Pas facile. Il faut se parler à soi-même, se rappeler pourquoi on a choisi de décélérer.
On emprunte ensuite la bretelle d’accès vers la voie de service : c’est sur cette voie que l’on est en mesure de voir les autres rouler à fond de train sur l’autoroute (et qu’on les trouve un peu intenses !) et que parallèlement, on peut commencer à apprécier le paysage. « Oh ! Je ne me rappelais plus que c’était si beau. »
C’est là qu’on commence à apercevoir ceux qui nous ont précédés sur la voie de service. Ils semblent plus détendus, plus présents à la vie.
Tout cela titille un peu notre curiosité et à un certain moment….
On est prêt à emprunter une route secondaire, voire une route de campagne : et là, on débarque de notre véhicule pour utiliser nos jambes, un peu ankylosées il faut le dire.
On n’est plus habitué à la lenteur et à cette liberté qui vient avec. J’avance, je croise des gens, je prends le temps de m’arrêter pour les écouter (aptitude que nous avons beaucoup perdue hélas), leur parler, sans me presser.
Je m’arrête pour écouter mon enfant, jouer et rire avec lui, la tâche que je m’apprêtais à faire peut certainement attendre; l’enfant que j’ai devant moi, non. Non parce que cet enfant dans 6 mois ou un an n’existera plus, il sera déjà un autre.
Je prends le temps de m’écouter, moi. Qui suis-je exactement ? À part être « ce que je fais pour gagner ma vie » (la vérité c’est que ma vie je l’ai déjà… si j’en profitais au lieu de tenter de la gagner ?)
Apprendre à ralentir veut aussi dire apprendre à bien vivre avec des pages vierges dans son agenda. Il n’est pas nécessaire d’enfiler les activités et rendez-vous les uns derrière les autres. Il est facile de se laisser entraîner de nouveau sur l’autoroute, mais laisser de la place aux imprévus, aux rencontres ou aux moments de détente permet de rester sur la route qu’on a choisie. Dorénavant je choisis le chemin des écoliers !
Bonne route !