
Je constate beaucoup d’anxiété liée à la problématique environnementale. Que ce soit l’anxiété de se sentir impuissant devant l’ampleur de la situation ou encore l’anxiété de performance, i.e. avoir toujours l’impression de n’en faire jamais assez.
Lorsque j’ai commencé à me soucier de la cause environnementale, j’ai multiplié les gestes, petits et grands, afin d’en faire toujours plus. En voici quelques exemples :
- J’ai vendu ma voiture (nous en avions deux).
- Nous ne mangeons à peu près plus de viande à la maison (2 ou 3 fois par année pas plus).
- Nous n’achetons plus d’essuie-tout et utilisons la plupart du temps des mouchoirs en tissu.
- Nous faisons un potager que nous arrosons avec l’eau accumulée dans notre baril de récupération.
- J’achetais beaucoup de produits alimentaires en vrac (mais c’était compliqué car il y a des cas d’allergies à la maison, or j’ai dû continuer d’acheter les produits « réguliers » car le vrac n’est vraiment pas une option en cas d’allergies). J’ai lâché prise et n’achète plus d’aliments en vrac.
- Par contre nous utilisons des produits d’entretien achetés en vrac.
- Même chose pour les produits corporels.
- Je compostais chez moi (à l’époque la ville n’avait pas la collecte de déchets organiques).
- Nous tentons d’acheter de plus en plus local.
- Je me suis cousu des sacs réutilisables en tous genres avec de vieux tissus que j’avais.
- J’achète mes vêtements dans les friperies (mais honnêtement je suis très peu consommatrice de quoi que ce soit).
Ces gestes ne sont qu’une partie de ce que j’ai réalisé et j’avais effectivement l’impression de ne jamais en faire suffisamment.
Et peu à peu, au fil du temps, à force de rester informée sur le sujet par des documentaires, des conférences, des discussions, des livres, etc., je me suis dit que mes gestes individuels, nos gestes individuels, sont excellents et doivent être maintenus, mais qu’ils ne viendront jamais à bout du problème seuls.
Il faut s’unir, parler, manifester, agir, rencontrer d’autres citoyens impliqués. Voilà pourquoi j’ai aussi :
- Participé à la création d’un organisme de jardins collectifs.
- Fait partie d’un comité « vert » pour instaurer des pratiques plus écolos dans un organisme près de chez moi.
- Créé une conférence sur le thème « Vivre plus simplement ».
- Rencontré deux autres lavalloises engagées et nous avons :
- Créé la page Facebook En Harmonie avec la terre où nous publions des textes, articles, etc. sur le thème de l’environnement.
- Créé ce blogue où nous partageons depuis environ 3 ans sur nos expériences respectives.
- Démarré l’initiative « J’ai du vert à donner » pour échanger ou donner des plantes entre citoyens.
- Participé à la quasi-totalité des marches pour la planète à Montréal.
Tout cela en continuant mes gestes individuels, mais dans le respect de mes capacités, du temps à ma disposition, de mes moyens financiers et du reste de ma vie, en cessant de me culpabiliser pour ce que je ne fais pas ou pas assez.
Et lorsque je vois les différents paliers de gouvernements dire NON à GNL, aller de l’avant avec la taxe carbone, revoir leurs schémas d’aménagement en mettant un peu plus de l’avant la protection de l’environnement cela me fait du bien et m’amène à penser que cela est le résultat de nos efforts collectifs. Je crois profondément à la force du nombre. Et, en ce qui me concerne, cette alliance avec les autres m’aide beaucoup à diminuer mon anxiété.
Une petite goutte d’eau qui tombe sur le sol n’aura que peu d’impact, mais des milliards de gouttes d’eau réunies déplaceront des montagnes.
Très impressionnant et inspirant…bravo..
Bonjour François. Merci pour votre commentaire.
Je suis parfaitement d’accord avec ce que tu as écrit. Je suis fière de toi. J’ajoute que tu as une belle plume.
Merci maman !
Inspirant ! Je serais curieuse d’en savoir plus sur l’écoanxiété elle-même, comment elle se manifeste, comment la tempérer, etc. m.
Bonjour Maya, merci pour votre commentaire.
A mon avis l’écoanxiété n’est pas tellement différente d’un autre type d’anxiété et peut se manifester de différentes façons selon les gens. Insomnie, sentiment intense d’impuissance, fatigue, etc.
Tel que je l’indique dans mon texte mon « remède » à moi est d’agir, de m’impliquer, de m’entourer de gens engagés et qui ont les mêmes valeurs que moi et surtout les mêmes envies de voir les choses s’améliorer pour les générations futures.
J’essaie le plus possible de voir les avancements qui sont faits. Voir des initiatives citoyennes pousser (et il y en a vraiment beaucoup) c’est très encourageant et inspirant.
En espérant que cela vous aide un peu…
Merci de votre réponse, de préciser et partager votre avis ! Je découvre votre réponse à l’instant, car je revenais à cet article, pour partager cette vidéo : Écoanxiété https://vimeo.com/539306387
Je viens de tomber par hasard sur cette vidéo (je cherchais un livre de cette maison d’édition). L’auteur du livre Écoanxiété y résume le propos de sa recherche. En bref : l’anxiété liée aux bouleversements climatiques, à la dégradation de l’environnement, etc. est une réaction face à une menace extérieure réelle. Elle est différente d’autres formes d’anxiété qui sont basées sur des constructions mentales, des ruminations, etc. Par ailleurs, elle peut être comprise comme une forme de choc prétraumatique. Elle ne pourrait alors être traitée par des solutions similaires comme la prise d’anxiolitiques qui ne feront pas disparaître la menace. Je devine que par vos solutions solidaires, communes, concrètes… vous suivez intuitivement une voie juste et bonne pour apaiser cette forme d’anxiété. Merci de partager ainsi votre sagesse. m. (:
Oh ! Merci Maya de partager cela avec nous. Le court vidéo est très intéressant. Bien hâte de lire le livre.